26 mai 2018 à 21h – Bâtiment ARCOOP
VIDÉO

WOLFGANG HEISIG
JEAN-JACQUES PEDRETTI
GÉRALDINE SCHENKEL

À la fin des années 1940, Conlon Nancarrow, musicien et compositeur américain, achète un piano mécanique. Début d’une longue aventure, il écrira cinquante-et-une études, la dernière en 1993. Outre la particularité d’un instrument qui joue tout seul, elles constituent un corpus unique d’oeuvres de recherche et d’exploration combinée du folklore américain, de la polyphonie et de la polyrythmie. Grâce en effet à la possibilité nouvelle – avant 1950 – de pouvoir écrire et faire jouer des combinaisons de notes et de durées d’une extrême complexité, Nancarrow développe un style résolument personnel, où la densité de matière et la rapidité de mouvements est en phase avec l’accélération du monde. Sa musique, parfois assez violente, peut ainsi se lire à travers le prisme de la société et des grandes mutations liées à la fin de la guerre, de la bombe nucléaire et du développement massif de la société de consommation (Nancarrow, inscrit au Parti communiste américain, était parti faire la guerre en Espagne contre Franco).

Ces études sont très rarement jouées. En cause, la difficulté de trouver l’instrument et les rouleaux perforés qui y sont insérés. Wolfgang Heisig, habitant du nord de l’Allemagne, nous fait l’honneur de se déplacer avec son pianola – version actuelle du piano mécanique. Spécialiste du répertoire du compositeur, il restaure les rouleaux, en perfore de nouveaux et permet ainsi la diffusion des partitions.

Ce piano transformé et augmenté d’une impressionnante machinerie trouve dans ce concert un vrai camarade : un autre piano, lui aussi agrémenté de multiples tuyaux, mais nécessitant tout de même un pianiste. La câblerie, branchée sur les touches, commande un système qui produit…des cocktails. Le donc bien-nommé Pianococktail voit ainsi la transformation d’une mélodie en un breuvage, unique évidemment. Un frère et une soeur sont à l’origine de cette étrange et festif instrument: construit par Nicolas Schenkel, il est joué par la pianiste Géraldine Schenkel. Elle propose de passer commande d’une boisson, son jeu se charge de sa réalisation.

À ces mécaniques, se joint aussi un souffle. Contrepoint aux marteaux qui frappent sans relâche les cordes, le tromboniste Jean-Jacques Pedretti nous plonge dans un état de suspension, de matière sensible et organique. À l’opposé de la lourdeur des claviers, l’instrument lui permet de se déplacer, d’explorer l’immensité du lieu, de se rapprocher du public ou de disparaître.

Ce concert exceptionnel est pensé comme un grand moment d’expérimentation du son. Il n’y aura pas de scène, le public pouvant se déplacer et aller à la rencontre des performeurs.


DATE

Samedi 26 mai 2018 – 21h / portes & bar – 20h30

LIEU

Bâtiment ARCOOP, 32 rue des Noirettes à Carouge

ARTISTES INVITÉS

Wolfgang Heisig – Pianola (Allemagne)
Jean-Jacques Pedretti – Trombone (Suisse)
Géraldine Schenkel – Pianococktail (Suisse)
Karel Klomp – Scénographie (Hollande)

LUMIÈRES

Philippe Maeder

PROGRAMME

Conlon Nancarrow
Études pour piano mécanique, 1949-1992
Géraldine Schenkel
Oeuvres pour piano cocktail et improvisations
Jean-Jacques Pedretti
Improvisations

ÉQUIPE DE PRODUCTION

Denis Schuler direction artistique et production
Béatrice Zawodnik collaboration artistique
Petra Krausz coordination et gestion de projet
Fanny Garcier administration
Anny Serrati communication
Sumiko Chablaix accueil

Crédit photographique: © Nicolas Schenkel

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